Sous un ciel lourd et menaçant, les équipes d’assainissement de l’Hôtel de ville de Lubumbashi ont investi, pelles à la main et courage en bandoulière, le canal Naviundu, dans le quartier Bel Air. À l’initiative de la maire intérimaire, Mme Joyce Tunda Chansa, ce cours d’eau obstrué par des déchets plastiques a été retenu comme première cible d’une vaste opération de salubrité urbaine.
Vêtus d’uniformes fluorescents, hommes et femmes s’attaquent à des caniveaux débordés où l’eau stagnante charrie des tonnes d’immondices. Pour Charles Ngoz, coordonnateur de l’assainissement, ces travaux dépassent le simple cadre d’une action de routine.
« Ces travaux ne sont pas de simples gestes de routine. Ils portent une mission vitale : nettoyer, curer et évacuer », insiste-t-il.
Chaque sac de plastique arraché aux ruisseaux est ainsi une victoire contre l’insalubrité.
La maire intérimaire a, à cet effet, défini une politique d’assainissement en trois volets : le nettoyage, le curage (tirage) et l’évacuation. Longtemps focalisées sur le seul nettoyage, les équipes sont désormais passées à la deuxième phase, celle du curage des caniveaux, conformément aux attentes exprimées par la population.
Au quartier Bel Air, les travaux se déroulent sur deux fronts majeurs : l’avenue Savonnière et l’avenue des Plaines. Ici, les déchets se sont accumulés en couches épaisses, aggravées par les pluies récentes. L’ampleur du chantier est telle que les équipes estiment à plus d’une semaine le temps nécessaire pour redonner souffle à ces artères asphyxiées.
Mais l’opération ne se limite pas à cette partie de la commune de Kampemba. Au centre-ville, sur l’avenue Kasaï, la même scène se répète : des agents plongés dans les caniveaux, retirant les immondices pour rendre les lieux plus respirables. Sur la route Kassapa, les canalisations sont également prises d’assaut.
« Nous avons ouvert deux fronts : le canal Naviundu sur Savonnière et celui des Plaines. C’est le même canal. D’ici trois jours, nous pensons avoir terminé. Les déchets sont évacués dans des camions Renault Bac et transportés vers le dépotoir », explique un responsable des opérations.
Déterminée, Mme Joyce Tunda Chansa affirme que cette campagne ne vise pas seulement à embellir le centre-ville, mais à transformer durablement l’ensemble de Lubumbashi. Les travaux s’étendent déjà vers la route du Golf, ainsi que les avenues Lumumba et de la Révolution.
Dans cette lutte acharnée contre les déchets plastiques, Lubumbashi se réinvente pas à pas, au rythme des pelles, des mains solidaires et d’une volonté politique affirmée de dire non à l’insalubrité.
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